Découvrez les projets de la cohorte 2022 de l’Incubateur civique

01 décembre 2022

Une cohorte de 20 projets à impact socio-environnemental, portés par de l’audace et une volonté d’agir

L’Incubateur civique est un programme de la MIS qui vise à prototyper et à faire mûrir des idées de projets à impact social et environnemental, imaginés par des citoyens ou des collectifs engagés.

Une cinquième édition (déjà!) de l’Incubateur civique, un programme de la Maison de l’innovation sociale (MIS) qui se révèle une force d’attraction d’idées innovantes pour transformer Montréal.

Sélectionnés dans le cadre d’un appel à projets, les lauréats et lauréates s’engagent dans un parcours d’accompagnement gratuit à la MIS pour développer leur projet d’un stade précoce de développement à un niveau de maturité tel qu’ils puissent passer à l’étape du déploiement et du financement.

La Maison de l’innovation sociale (MIS) dévoile les 20 projets lauréats de la prochaine cohorte de son programme d’Incubateur civique, un parcours d’accompagnement gratuit qui soutient les projets à impact positif dans leur phase d’idéation et d’amorçage. Cette nouvelle cohorte se démarque par les notions de solidarité et d’inclusion à l’égard d’une diversité des réalités dont celles des personnes aînées, des jeunes vulnérables ou des personnes autochtones, et par leur capacité à intégrer à la fois l’impact environnemental et l’impact social. Ensemble, ils confirment non seulement l’extraordinaire potentiel d’innovation et de volonté d’action que portent les Montréalaises et Montréalais, mais aussi la pertinence d’accorder un soutien structurant, comme le fait l’Incubateur civique, pour passer de l’idée à l’impact.

Sélectionnés en raison de leur potentiel d’impact et de leur aspect innovant qui s’insère en complémentarité aux initiatives existantes de l’écosystème, les projets lauréats ont su capter l’intérêt du jury dont la diversité et la richesse des profils et d’expertises ont enrichi le processus de sélection. L’équipe de la MIS tient d’ailleurs à remercier les membres du jury pour leur temps et leur générosité dans l’analyse et l’évaluation de tant de candidatures.

Un programme unique qui attire une diversité de profils aux savoirs riches et multiples

Au terme du parcours d’accompagnement de cette cohorte, la MIS comptera quelque 60 projets qui auront été portés par des citoyennes et citoyens, des collectifs, des entrepreneures et entrepreneurs sociaux et des OBNL depuis la première cohorte de l’Incubateur civique à l’automne 2018 ! C’est la preuve que la demande pour un tel soutien à l’étape embryonnaire d’un projet est bien réelle.

Interrogé à cet effet, Hugo Steben, directeur de l’entrepreneuriat social à la MIS, affirme ceci :

« Il y a en effet peu d’offres au Québec pour des projets à ce stade et avec cette visée. Surtout, il y a peu d’options d’accompagnement pour les personnes qui souhaitent développer un projet à impact sans forcément être animées par une intention purement “business”. Nous accueillons aussi des personnes aux parcours atypiques, avec des formations et des expériences professionnelles et de vie très diverses. C’est aussi ça la particularité de la MIS ! Cette richesse de perspectives et de savoirs est un des piliers du programme pour renforcer le potentiel d’impact des projets que nous accompagnons, mais aussi pour renforcer la capacité des membres de la cohorte en tant qu’actrices et acteurs de changement. »

Hugo Steben, Directeur de l’entrepreneuriat social

Un format hybride comme condition gagnante à l’incubation d’un projet à fort potentiel d’impact

Les lauréates et lauréats auront l’occasion de développer leurs projets dans le cadre d’un parcours qui se déploiera sur cinq mois, et qui comportera de la formation, des ateliers pratiques, du mentorat et du coaching en groupe et individuel. Ces activités permettront de clarifier et de valider leur concept, affiner la stratégie d’impact de leur projet et préparer son déploiement sur le territoire de l’agglomération montréalaise. Le tout sera offert en format hybride.

« Les apprentissages de la pandémie nous ont permis de constater l’avantage d’offrir un parcours d’accompagnement dans un mode qui permet à celles et ceux qui veulent développer un projet de le faire sans tout risquer à l’étape d’amorce. Contrairement à la phase d’accélération où les porteuses et porteurs de projets se retrouvent en mode “exécution”, la phase d’incubation appelle à un rythme qui fait place à la réflexion et à la prise de recul. Le mode hybride est propice à cette condition gagnante. De plus, nous avons constaté qu’en sus de la gratuité du parcours, un heureux équilibre entre les modes distanciel et présentiel aide les participantes et participants à maintenir leurs obligations professionnelles ou académiques au quotidien. Cette approche de saine gestion des risques est une barrière de moins qui sépare une idée à fort potentiel d’impact de sa mise en œuvre. »

Hugo Steben, Directeur de l’entrepreneuriat social

Les 20 projets lauréats de la cohorte 2022

Mission : créer un milieu de vie 100% communautaire sur le site de l’ancienne usine Canada Malting dans le Sud-Ouest de Montréal.

À nous la Malting! : la vision d’un collectif au service du bien commun

De silos abandonnés à un milieu de vie entièrement communautaire : telle est l’ambition d’un collectif du Sud-Ouest de Montréal pour la reconversion de l’ancien site industriel de la Canada Malting, au bord du canal Lachine.

« Le projet À nous la Malting ! s’inscrit dans un processus de participation citoyenne et de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale. Chaque élément du projet doit répondre aux besoins exprimés par les personnes les plus touchées par la gentrification du quartier St-Henri. »

Eunbyul Park et David Grant-Poitras

Mission : combattre les discriminations systémiques en donnant confiance aux jeunes dans leur pouvoir d’agir et plus largement favoriser leur engagement civique dès l’enfance.

« Le droit est le code source de nos sociétés et le maîtriser donne aux jeunes la confiance dans leur pouvoir d’agir plutôt que de le subir, une réalité qui est particulièrement présente auprès des jeunes des communautés racisées. »

Marie-Livia Beaugé et Arij Riahi

Mission : s’appuyer sur le réseau existant des bibliothèques et de leur mission historique de transmission des savoirs pour favoriser la transition socio-écologique à l’échelle des quartiers.

« Nous savons que nous disposons de très peu de temps pour effectuer à titre individuel et collectif les transformations socio-environnementales devenues absolument nécessaires et nous sommes convaincus que les bibliothèques sont des ressources précieuses sur lesquelles s’appuyer. »

Nestor Mir Planells et Pascale Félizat

Mission : démocratiser l’usage du vélo pour apporter mobilité et autonomie aux populations défavorisées.

Construis ton vélo : la culture du vélo au service de l’égalité des chances et de la justice sociale

Avec Construis ton vélo, Rémi Laurent et Adam Aït-Âarab de Cyclo Nord-Sud poursuivent les expérimentations de l’initiative Vélorution Saint-Michel pour démocratiser l’usage du vélo dans ce quartier montréalais.

« Nous voulons proposer aux jeunes une dimension de développement de compétences non seulement techniques lors de la construction d’un vélo, mais aussi civiques, ainsi qu’une stratégie de sensibilisation de la population élargie, le tout dans un objectif de développer la “culture vélo” hors des quartiers centraux, souvent négligés en termes d’infrastructures et services de mobilité. »

Rémi Laurent et Simon Brien

Mission : contribuer à la reconnaissance pérenne de l’héritage des femmes, et plus particulièrement des créatrices.

« La disparition progressive des créatrices dans les ouvrages consacrés à l’Histoire de l’art occidental, additionnée au manque de visibilité des artistes féminines dans l’espace public contemporain, contribue à la perpétuation de cette fausse croyance que les femmes artistes sont des exceptions, qu’il n’y a jamais eu de femmes artistes qui méritent que l’on s’y intéresse, et il est grand temps de déconstruire ce mythe. »

Luce Vallières et Valérie Archain

Mission : démocratiser l’expérience de l’hiver en milieu urbain par l’imaginaire connecté.

« Plus que jamais, les réflexions concernant notre rapport à l’hiver et à la nordicité sont d’actualité, souvent ambivalentes, et soulèvent des questions en ce qui a trait aux solutions d’adaptation aux changements climatiques et aux mesures favorables au développement de collectivités viables. »

Marie-Hélène Roch

Mission : faciliter l’accès des personnes immigrantes aux services disponibles à Montréal afin de favoriser leur inclusion.

Inclusion MTL : améliorer l’accessibilité des ressources d’intégration aux personnes immigrantes

Merilyn Sartor Schmitz et Gabriela Bastos de Toledo ont imaginé, de concert avec trois autres complices, Inclusion MTL : une application mobile développée par et pour les personnes immigrantes au Québec.

« Nous sommes persuadées que l’accès aux services d’aide et aux informations d’accompagnement dès l’arrivée peuvent jouer un rôle majeur dans le changement des indicateurs sociaux autour de la communauté immigrante et contribuer à réduire les inégalités entre les personnes appartenant à la communauté d’accueil et celles nouvellement arrivées au Canada. »

Merilyn Sartor Schmitz (crédit photo: Youssef Shoufan – Gracieuseté: Dynamo) et Gabriela Bastos de Toledo

Mission : créer un dispositif d’intervention spécialisé scolarisant pour les jeunes en situation de vulnérabilité ou vivant avec des difficultés.

« L’éducation et la formation professionnelle diplômante sont possiblement les plus puissants leviers de développement de l’autonomie, d’inclusion sociale et d’accès à la vie citoyenne. »

Benoit Bernier et Sonia Lombart

Mission : présenter les usages des plantes québécoises et participer à l’effort de la sauvegarde de la biodiversité végétale en milieu urbain.

« En développant des jardins pédagogiques publics soucieux de la sauvegarde des plantes indigènes et de leurs usages, nous souhaitons reconnecter les citoyens et citoyennes en milieu urbain avec la nature, pour les sensibiliser à la sauvegarde de la biodiversité locale ainsi qu’au patrimoine culturel qui lui est associé. »

Hien Le et Hugues Petitjean

Mission : trouver une solution au grand problème de l’itinérance dans les climats inhospitaliers, en lançant une initiative « Logement d’abord » (Housing first) à destination de la communauté inuite de Montréal.

« Avec notre projet, nous souhaitons donner des logements à la communauté inuite du Parc Milton afin de les aider à soigner leurs traumatismes et les voir s’épanouir et vivre en harmonie avec leur patrimoine culturel, tout en leur donnant l’opportunité de partager leurs histoires et de créer un changement exponentiel pour leurs communautés et leurs nations. »

Chelsea Morgane et Adalia Pemberton-Smith

Mission : faire découvrir à la population et aux touristes de Montréal la richesse de sa diversité culturelle et favoriser l’interculturalité dans la ville.

Ouitogether : mettre en valeur les expressions culturelles diverses à Montréal

Si la métropole est souvent citée comme une ville multiculturelle, selon Brice Armel Simeu, il manque encore aujourd’hui d’instruments et d’espaces permettant de découvrir l’ensemble de la production culturelle issue de cette diversité de communautés.

« On parle de Montréal comme d’une ville multiculturelle, mais il manque encore aujourd’hui d’instruments et d’espaces permettant de découvrir les richesses culturelles des communautés de quartiers. Notre projet vise à stimuler ces dynamiques pour enrichir les imaginaires collectifs sur la diversité des expressions culturelles des communautés ethnoculturelles et autochtones de la ville de Montréal. »

Brice Armel Simeu

Mission : contribuer à l’intégration des personnes nouvellement arrivées par le volet de l’écocitoyenneté.

« On perçoit un écart de connaissances des gestes concrets à poser pour réduire son empreinte écologique chez la population immigrante en comparaison des personnes nées à Montréal. Cependant, il y a aussi un vide dans la transmission des connaissances en matière d’écocitoyenneté et on considère que cela a un impact dans l’intégration des personnes immigrantes dans la société montréalaise. »

Avril Rios

Mission : habiliter les personnes âgées à rester vivre chez elles en les accompagnant dans leur autonomisation.

« Une majorité de personnes âgées désirent vieillir à la maison, mais y rester devient compliqué avec les années qui s’ajoutent au compteur. Bien que des services communautaires abordables existent pour répondre à plusieurs de leurs besoins, ils ne sont pas offerts de manière uniforme sur le territoire du Québec, sont parfois difficiles à trouver et sont souvent mal connus des personnes aînées. C’est cet enjeu que nous adressons avec Potentia. »

Amelie Paquette

Mission : sensibiliser et outiller les acteurs et actrices des rues piétonnes (commerces, restaurants etc), pour favoriser leur accessibilité aux personnes vivant avec un handicap et ainsi briser leur isolement et les visibiliser dans l’espace public.

« Selon des statistiques datant de 2017, 16,1% des Québécoises et des Québécois de 15 ans et plus vivent avec une incapacité. Avoir accès à des espaces communs universellement accessible aurait un impact important sur leur niveau d’autonomie, leur vie sociale et leur impact environnemental en réduisant l’usage de la voiture. »

Noah Silletta

Mission : réduire l’écoanxiété et favoriser la santé physique et mentale par un accompagnement de qualité dans une démarche collective écocitoyenne d’action environnementale.

« Les jeunes sont aujourd’hui de plus à plus nombreux à appréhender avec angoisse l’avenir de la planète et à éprouver de l’écoanxiété. Ils et elles ont besoin d’exprimer leurs émotions, leurs besoins et de cultiver l’espoir qui ne peut s’épanouir que s’il est bien enraciné dans des actions environnementales visant la transition écologique, comme le projet d’accompagnement en agriculture urbaine de tisanes et fines herbes que nous proposons. »

Marie-Pascale Deegan

Mission : faciliter la mise en place de conditions favorables au déploiement d’initiatives citoyennes en agriculture urbaine.

« Accroître la sécurité alimentaire locale par l’agriculture urbaine à vocation sociale et collective représente une solution-clé pour répondre aux enjeux environnementaux et sanitaires actuels, et favoriser une transition socioécologique juste et équitable. »

Marie-Pier Lafrance et Noemie Benoit

Mission : mettre les jeunes qui vivent une situation d’itinérance ou de précarité au cœur du processus d’intervention en les outillant pour naviguer dans l’écosystème de soutien existant et trouver les ressources nécessaires à leurs besoins.

« Même si plusieurs organismes offrent des programmes pour orienter les jeunes en difficulté et répondre à leurs besoins de base, il faudrait partir de beaucoup plus loin, c’est-à-dire permettre aux jeunes de rebâtir leur estime et leur confiance en s’appuyant sur un réseau de soutien qui est primordial à un changement de dynamique. »

Mikah Youbi

Mission : faciliter l’intégration de la circularité dans la pratique des acteurs en construction à Montréal.

« Il est nécessaire de changer la manière dont nous quantifions la valeur d’un bâtiment, comment (et où) nous investissons dans la promotion immobilière et traitons leurs composants résiduels, notamment en contribuant, avec Surcy, à ce que l’expérience de la circularité soit aussi simple que le fait d’acheter des nouveaux matériaux. »

Melania Grozdanoska et Jonathan Tremblay

Mission : créer des ponts entre les individus et leurs cultures en valorisant l’histoire des communautés faisant Montréal.

« Le manque de connaissance et de reconnaissance des récits moins « normatifs » dans la conscience collective, à mon sens, entrave le développement d’une cohésion sociale plus grande et d’un environnement inclusif. Par l’entremise du projet Vie de quartier, j’espère provoquer chez les citoyens participants une prise de conscience des limites de nos connaissances et de la complexité des perspectives de chacun, à l’image de nos bagages historiques respectifs. »

Béatrice Daudelin

Mission : développer une connexion avec la nature chez les jeunes vivant dans des conditions difficiles par des actions de régénération des sols, afin d’améliorer la souveraineté alimentaire.

« En enseignant aux jeunes comment restaurer la santé même d’un petit morceau de terre et de le cultiver, nous leur donnons l’occasion de sentir qu’ils peuvent faire partie d’une solution dans le monde de demain, car savoir comment restaurer une parcelle de terre pour y faire pousser de la nourriture est un outil incroyablement utile pour les jeunes confrontés à un avenir climatique instable. »

Lynea Aboumrad

Le jury de la cohorte 2022